Bore-out… Brown-out : Sommes-nous concernés par ces syndromes professionnels ?
Avez-vous déjà rêvé de toucher un salaire sans avoir à travailler ne serait-ce qu'une seule fois dans votre vie ?
Cela peut sembler être l'ultime idéal, mais la réalité nous prouve souvent le contraire. Lorsque l'ennui et le manque de stimulation deviennent la norme au travail, cela peut avoir des conséquences sur notre santé mentale, conduisant à l'épuisement.
Si le burn-out est déjà médiatisé et connu auprès d’un grand nombre de gens, deux termes illustrent une autre réalité, souvent méconnue : le Bore-out et le Brown-out.
Bore-out : Quand l'ennui prend le dessus
Le bore-out est un mal professionnel moins connu que le burn-out, mais tout aussi délétère. Il résulte d'un sous-emploi chronique, où le salarié se trouve privé de tâches substantielles à accomplir, le menant à une profonde lassitude et un sentiment d'inutilité. Ce phénomène conduit souvent à des comportements de désengagement, où l'individu peut se sentir contraint de créer des activités pour simplement remplir son temps, accentuant ainsi son isolement et sa culpabilité.
Par exemple, un salarié dans un service administratif peut vivre un bore-out s'il passe régulièrement de longues périodes sans tâches réelles. Malgré un bureau rempli, il peut passer ses journées à réorganiser les mêmes fichiers, se sentant inutile et dévalorisé.
Pour prévenir le bore-out, il est essentiel que les entreprises veillent à ce que tous les employés aient des rôles définis et stimulants.
Le management doit être attentif aux signes de désengagement et prêt à ajuster les tâches pour correspondre aux compétences et aux attentes des employés, tout en créant un environnement de travail enrichissant.
Brown-out : Quand le courant ne passe plus
Quant au brown-out, c’est un fléau qui émerge aussi en milieu professionnel. Il est caractérisé par une baisse marquée de l'engagement des employés due à une perte de sens au travail.
Contrairement au burn-out qui épuise physiquement et mentalement, le brown-out laisse les individus fonctionnels mais mentalement désengagés et démoralisés, il résulte d'une déconnexion entre les attentes des employés et la réalité de leurs tâches, souvent perçues comme absurdes ou dénuées de valeur.
David Graeber a mis en lumière ce phénomène en soulignant l'émergence de "bullshit jobs" dans un contexte de progression technologique, accentuant le cynisme et la lassitude chez les travailleurs.
Par exemple, un manager de projet dans une grande entreprise pourrait expérimenter le brown-out s'il perçoit ses projets comme inutiles ou sans impact réel malgré l'investissement en temps et ressources.
Cela peut entraîner un désengagement progressif, affectant la performance et le bien-être général. D’où l’importance de l'implication des managers pour insuffler un esprit de coopération et redonner du sens à l'action collective, créant un milieu de travail plus épanouissant et productif pour tous.
Comment faire face à ces syndromes ?
Auto-évaluation : Prenez régulièrement le temps de réfléchir à votre alignement professionnel et identifiez vos passions.
C'est notamment lors des exercices d’introspection que vous pourrez découvrir de nouvelles opportunités, des chemins insoupçonnés ou des talents cachés.
Que ce soit à travers des exercices de réflexion personnelle, des discussions avec des mentors ou des formations supplémentaires, investir dans votre auto-évaluation peut vous guider vers une carrière plus épanouissante et alignée avec vos valeurs et aspirations profondes.
Cherchez l'inspiration : Explorez de nouvelles opportunités en dehors de sa zone de confort ou de son industrie peut être extrêmement bénéfique pour identifier de nouvelles passions, personnelles comme professionnelles.
Le networking, par exemple, peut être particulièrement puissant dans ce contexte.En participant à des événements de réseautage dans lesquels vous pouvez rencontrer des personnes ayant des perspectives uniques et des expériences diverses, vous ouvrez vos perspectives. Ces interactions peuvent vous donner un aperçu de nouveaux domaines d'intérêt et même déclencher des idées créatives pour votre propre travail.
Évoluez constamment : Développez votre capacité à s'adapter efficacement à de nouvelles situations, à changer de perspective et à ajuster sa manière de penser en fonction des circonstances. Cela implique souvent la capacité à faire preuve d'ouverture d'esprit, de créativité afin de mieux gérer l'incertitude et l'ambiguïté qui accompagnent souvent le changement.
En considérant les changements comme des opportunités de croissance plutôt que des obstacles à craindre, vous vous engagez à vous améliorer continuellement, à acquérir de nouvelles compétences et à vous adapter à un environnement en constante évolution.
Mieux vaut prévenir que guérir !
La conscience et la prévention restent les meilleurs moyens pour lutter contre le brown-out et le bore-out. Les entreprises peuvent mettre en place plusieurs initiatives centrées sur le bien-être des employés; proposer des sessions de coaching, encourager le dialogue ouvert et la communication transparente, ainsi que sensibiliser les employés et les gestionnaires sur ces questions.
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Références :
ttps://www.hbrfrance.fr/organisation/burn-bore-et-brown-out-quand-le-travail-rend-malade-60296
https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2019/04/25392-le-brown-out-ce-nouveau-fleau-dans-lentreprise/
